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Oïdium de la vigne : caractéristiques, facteurs et traitements curatifs
SOMMAIRE :
- Comprendre l'oïdium de la vigne : caractéristiques
- Facteurs favorables à l'apparition et à la prolifération de l'oïdium de la vigne
- Conséquences d'une attaque d'oïdium : répercutions sur la récolte et le vin
- Lutte contre l'oïdium : la curation et le seuil d'intervention
- Les questions fréquentes que l'on se pose à propos de l'oïdium vigne
Originaire de l'est de l’Amérique du Nord, où il parasitait les vignobles indigènes (Vitis) et les vignes vierges (Parthenocissus, Cissus et Ampelopsis), le champignon parasite Erysiphe necator, fut introduit dans toutes les parties du monde où la vigne européenne est cultivée (Europe, Asie, Afrique, Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud, Californie).
Erysiphe necator, également connu sous le nom d'Uncinula necator, est un champignon filamenteux microscopique de la famille des Erysiphacées et de la division des Ascomycètes. Il est responsable de l'oïdium de la vigne (nommé "blanc" au Canada), une maladie majeure en viticulture. Nous nous apprêtons à voir ensemble les caractéristiques de l'oïdium de la vigne, les facteurs favorables à son apparition et à sa prolifération, et terminerons par les traitements connus afin de le prévenir ou de l'éliminer.
Comprendre l'oïdium de la vigne : caractéristiques
Cette maladie prolifère à la fois par reproduction sexuée que par reproduction asexuée et se manifeste de différentes manières en fonction des parties de la plante qu'il attaque. Elle apparaît dans des conditions alternant temps secs et humides, et peut affecter grandement les rendements. Voyons ensemble quelles sont ces caractéristiques :
- Sur jeunes pousses : au printemps, les symptômes observés sur jeunes pousses sont :
- Retard de croissance
- raccourcissement des entre-nœuds, accompagné d'une crispation des feuilles.
- Sur feuilles : les toutes premières manifestations de l’oïdium sont caractérisées par des taches huileuses (assez similaires à celles du mildiou vigne) et un noircissement des nervures sur la face inférieure, correspondant aux cellules nécrosées. Puis apparaît au niveau des taches un feutrage grisâtre et poussiéreux (filaments mycéliens et conidiophores) sur la face supérieure (et sur la face inférieure pour les cépages sensibles), ainsi qu'une crispation des bords du limbe.
- Sur grappes :
- Sur sarments :
Sur les cépages très sensibles, un feutrage blanc peut apparaître : il s’agit des symptômes dits « drapeaux ».
Les grains sont d’abord recouverts d’une poussière grise d’aspect cendré sur les organes aériens, puis les cellules meurent et les baies éclatent sous l’effet de la pression des cellules en développement. Cet éclatement se traduit par l’apparition des pépins et crée une porte béante pour le botrytis. Les grappes malades répandent une odeur forte de « moisissure ». Après la véraison, la vigne est beaucoup moins sensible à l’oïdium.
Il est possible d’observer sur les sarments avant aoûtement la présence de mycélium brun à noir. Après l’aoûtement, ces taches brunes deviennent rouges et en forme d’étoile. A l’automne, des boursouflures noires apparaissent sur les sarments atteints : les cleïstothèces.
Facteurs favorables à l'apparition et à la prolifération de l'oïdium de la vigne
L'oïdium de la vigne, à l'instar du mildiou, se manifeste par des temps relativement doux et humides. La différence est que le mildiou se manifeste pendant ou après une pluie chaude (15 à 25°C), alors que l'oïdium se manifeste suite à l'enchaînement de périodes nocturnes humides (40% d'humidité et plus) et de périodes diurnes plutôt chaudes (15 à 25 degrés également). Veillez donc à surveiller la météo et les températures tout au long de l'année afin de pouvoir détecter les premiers signes de nuisibilité de l'épidémie.
L'oïdium de la vigne est plus souvent rencontré dans les régions méditerranéennes, mais les vignobles septentrionaux y sont également vulnérables.
Le graphique suivant nous montre en détail comment l'oïdium se forme en fonction du temps :
Conséquences d'une attaque d'oïdium : répercutions sur la récolte et le vin
Les conséquences d'une attaque d'oïdium ne se font ressentir qu'au moment des vendanges, tant visuellement que physiquement. Lorsque la plante est atteinte, les feuilles et les fruits se crispent et se dessèchent, puis tombent. Les vignes touchées donnent des grappes comprenant plus ou moins de raisins recouverts d'une pellicule grisâtre et pourrissante (rot gris) ou de raisins violets desséchés, voire noirs (rot brun).
En ce qui concerne les conséquences "physiques", nous allons parler de pertes. Une attaque d'oïdium peut causer jusqu'à 62% de pertes selon les nombreuses études de Jacques Rousseau, Daniel Blanc et Vincent Jacus («Oïdium de la vigne, vers une protection mieux raisonnée» Phytoma, n° 668, nov. 2013).
Au niveau du goût, les raisins ont un goût de moisi. Cette saveur désagréable est néanmoins effacée pendant la fermentation alcoolique, jusqu'à un seuil de 8 à 10% de grappes récoltées dites "très touchées". Au-delà de 10% de grappes "très touchées" sur l'ensemble de la récolte, la qualité du vin sera directement impactée négativement, affectant les saveurs, arômes, tanins et pouvoir sucrant.
Lutte contre l'oïdium : la curation et le seuil d'intervention
Afin de vous débarrasser de l'oïdium au sein de vos vignes, deux choix s'offrent à vous : la prévention (largement recommandée) et la curation. Voyons ensemble en quoi ces stratégies curatives consistent et quelles sont les techniques qui y sont associées.
Eliminer l'oïdium de la vigne en curation : traitements et application
Vous pouvez malgré tout éliminer l'oïdium en curation grâce à des produits phytosanitaires, parmi lesquels :
- Fongicides à base de soufre : comme dirait le graveur français Honoré Daumier,
«la vigne souffre,... soufrons la vigne»
, c'est une alternative qui a fait ses preuves. Assez explicite, ce titre d'œuvre vient appuyer l'efficacité reconnue des traitements à base de soufre pour garantir la protection des vignes face à cette maladie cryptogamique. En effet, le soufre a un triple effet sur le champignon:
- Action préventive sur les conidies avant et pendant la germination
- Action stoppante sur les filaments mycéliens et les suçoirs
- Action éradicatrice provoquant le dessèchement des conidies et du mycélium
Néanmoins, ce traitement ne doit pas être réalisé lors de fort ensoleillement car il y a des risques de brûlures des feuilles.
Seuil d'intervention contre l'oidium vigne
Voici une liste des seuils d'intervention contre l'oïdium :
- Ne pas intervenir, quelle que soit la sensibilité variétale, si le feutrage blanc n’est présent qu’au niveau des pieds et des tiges ou couvre moins de 1 % de lasurface des feuilles (1 ou 2 feutrages), mais surveiller attentivement l’évolution de la maladie
- Dans le cas de variétés sensibles (note <=5), intervenir si plus de 20 % des 3e, 2e, ou 1res feuilles déployées du moment présentent des feutrages blancs (4 feuilles sur 20) sur plus de 1 % de la surface
- Sur espèces moins sensibles (note 6 et 7), intervenir si plus de 50 % des 3e, 2e, ou 1res feuilles déployées du moment présentent des feutrages blancs (10 feuilles sur 20) sur plus de 1 % de la surface. Sur variétés assez résistantes (note > 7), l’intervention anti-oïdium ne sera probablement pas nécessaire
- Si les feuilles présentent des feutrages blancs sur plus de 15 % de leur surface, il est alors trop tard pour contrôler efficacement l’oïdium qui est trop développé et a infecté la plante
Nos solutions pour luttter contre l'oidium vigne
Ce qu'il faut retenir :
- Oïdium vigne se développe dans des conditions chaudes et humides, surtout entre les feuilles et sur les vignes saines
- Les attaques peuvent causer jusqu'à 62% de pertes de récolte, altérant le goût des raisins et la qualité du vin
- Mesures préventives de l'oïdium vigne : espacement des vignes, paillage, arrosage au pied, fongicides au soufre
- Traitements curatifs au soufre pour stopper le champignon, en évitant les brûlures des feuilles
Les questions fréquentes que l'on se pose à propos de l'oïdium vigne :
Les champignons de l'oïdium sont des parasites obligatoires, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pousser que sur des tissus végétaux vivants.
- La couleur des taches : le mildiou se caractérise par des taches jaunes concentriques, tandis que l'oïdium provoque une sorte de feutrage poudreux et blanc.
- La localisation de l'attaque : l'oïdium préfère la face supérieure des feuilles, le mildiou l'inférieure.
Commencez par mélanger 1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude dans un gallon d'eau. Ajoutez une cuillère à café de savon insecticide OU d’huile horticole légère pour agir comme un autocollant pour la solution. Pulvérisez les plantes dès les premiers signes de la maladie. Répéter tous les 7 à 10 jours tout au long de la saison.