03 52 99 00 00 (non surtaxé) ou service client (réponse sous 4H)

L'espace de documentation sur l'agriculture,
pour vous aider sur votre exploitation !

L’espace de documentation, 100% gratuit,
pour vous aider sur votre exploitation !

Cultures

Guide complet sur les semis de CIPAN

Date de publication : 20/06/2024 Temps de lecture : 4 minutes

Cet article est un guide complet sur le semis des CIPAN. Découvrez leurs avantages, les méthodes, périodes et densité de semis et apprenez-en plus sur les réglementations liées aux CIPAN. C'est parti !

champ-de-moutarde-blanche champ-de-phacelie
   Culture de phacélie                                                                                                Culture de moutarde blanche

Comprendre les cultures intermédiaires CIPAN

Les Cultures Intermédiaires Pièges À Nitrate (CIPAN) sont une solution agroenvironnementale permettant de limiter l'érosion des sols et la lixiviation des éléments minéraux. Ces cultures temporaires sont implantées entre deux cultures de vente, généralement après la récolte estivale et avant les semis de printemps.

Elles ont pour fonction principale de piéger l'azote présent dans le sol pour éviter qu'il ne pollue les eaux. Les CIPAN ont également l'avantage de ne pas laisser le sol nu pendant l'hiver, contribuant ainsi à sa protection. Différentes variétés peuvent être utilisées pour les CIPAN, le choix dépendant des objectifs spécifiques de chaque agriculteur.

Cependant, il convient de maîtriser leur itinéraire pour une utilisation optimale. Les CIPAN peuvent également jouer un rôle dans la lutte contre l'érosion, les adventices et la production de fourrage. Leur intégration dans le cycle agricole nécessite une certaine connaissance et compréhension de leurs spécificités.

Avant de poursuivre, nous vous informons que vous pouvez consulter nos différents articles sur diverses variétés de CIPAN :

Et bien d'autres encore en consultant notre rubrique cultures.

Les avantages des semis CIPAN pour l'agriculture

Les avantages des semis CIPAN pour l'agriculture sont multiples et vont bien au-delà de leur capacité à piéger les nitrates. L'un des avantages majeurs est leur contribution à la protection du sol. En effet, en couvrant le sol durant l'hiver, ils limitent l'érosion, le lessivage et la battance, améliorant ainsi sa structure.

  • Diversité des espèces : selon l'espèce choisie, les avantages peuvent être spécifiques. Par exemple, certaines espèces ont un système racinaire profond qui améliore la structuration du sol, tandis que d'autres sont efficaces contre certains nuisibles comme les nématodes
  • Fertilisation naturelle : les CIPAN, et en particulier les légumineuses, sont capables de fixer l'azote atmosphérique, offrant une fertilisation naturelle pour les cultures suivantes
  • Limitation du désherbage : en occupant l'espace, les CIPAN limitent le développement des mauvaises herbes, réduisant ainsi le besoin de désherbage manuel
  • Biodiversité : les CIPAN favorisent la biodiversité en fournissant un habitat pour divers insectes, oiseaux et micro-organismes

Ces avantages font des CIPAN un outil précieux pour une agriculture durable et respectueuse de l'environnement.

Techniques de semis pour les cultures intermédiaires CIPAN

Pour garantir une bonne implantation des cultures intermédiaires CIPAN, différentes manières de semer peuvent être employées.

L'une des méthodes les plus courantes est le semis direct, qui consiste à semer les graines directement dans le sol sans labour préalable. Ce procédé , économique en temps et en énergie, permet une meilleure préservation de la structure du sol et limite l'érosion. Cependant, elle nécessite l'utilisation d'un semoir spécifique et peut ne pas convenir à toutes les espèces de CIPAN.

Un autre procédé est le semis à la volée, qui consiste à disperser les graines à la surface du sol. Cette méthode est simple et rapide, mais elle nécessite un bon suivi pour assurer un enracinement adéquat des plantes.

Enfin, le semis sous couvert peut être une bonne option pour les légumineuses, qui nécessitent une protection contre les intempéries pour leur bonne germination. Chaque procédé a ses avantages et ses inconvénients, et le choix dépendra des conditions spécifiques de chaque parcelle et des espèces de CIPAN choisies.

Semis à la volée : avantages et inconvénients

Le semis à la volée est une méthode de semis des CIPAN qui présente plusieurs avantages et inconvénients.

Parmi les avantages, on note sa simplicité d'exécution qui ne nécessite pas l'utilisation d'un semoir spécifique. Il permet également une économie de temps et d'énergie. Certains types de CIPAN, comme les crucifères, se prêtent particulièrement bien à ce mode de semis.

Cependant, le semis à la volée a aussi ses inconvénients. La distribution des graines peut être inégale, conduisant à une croissance hétérogène des plantes. De plus, une partie des graines peut être perdue, soit par érosion, soit par consommation par les oiseaux.

Enfin, cette méthode peut nécessiter un suivi plus attentif pour assurer une bonne germination et un bon enracinement des plantes.

Semis direct : pourquoi et comment le faire ?

Le semis direct est une méthode privilégiée pour planter les CIPAN, basée sur le principe de ne pas labourer le sol avant de semer. Cette approche est appréciée pour ses avantages agro-écologiques, préservant la structure du sol et réduisant l'érosion.

Pour réaliser un semis direct, un semoir spécifique est essentiel pour enfoncer les graines directement dans le sol, sans labour préalable. Il est conseillé de semer en conditions d'humidité favorables, bien que le succès dépende de la texture du sol et de l'équipement utilisé.

En ce qui concerne les CIPAN, le semis direct peut être effectué après la récolte de la culture antérieure pour profiter de l'humidité résiduelle du sol. Le choix des espèces à semer est crucial ; certaines comme le radis peuvent être difficiles à éliminer, et l'équilibre entre les espèces peut être délicat en semis direct.

Il est donc recommandé d'étudier attentivement les caractéristiques des différentes espèces de CIPAN avant de se lancer dans un semis direct.

Le semis sous couvert : une technique efficace pour les légumineuses

Semer sous couvert est bénéfique pour les légumineuses, les protégeant des aléas climatiques pour favoriser leur germination et croissance. Cette méthode consiste à semer sous une culture existante, souvent une graminée ou une crucifère.

L'association de légumineuses avec d'autres plantes présente de multiples avantages. Elle accroît la fourniture d'azote à la culture suivante sans nuire à l'effet piège à nitrate. De plus, elle favorise la biodiversité du sol, contribuant à sa santé et à sa fertilité.

Le semis sous couvert, idéal entre 6-8 feuilles de la culture en place, s'effectue avec un semoir centrifuge. Les légumineuses végètent jusqu'à la récolte, puis croissent rapidement.

Cependant, cette technique nécessite délicatesse et soin pour une levée optimale des plantes. Un roulage après semis est souvent requis.

En somme, le semis sous couvert est un moyen privilégié pour l'implantation des légumineuses comme CIPAN, offrant un environnement propice à leur développement et soutenant la santé et durabilité du sol.

Dates clés pour les semis de CIPAN

Quand semer les CIPAN ?

La période de semis des CIPAN dépend essentiellement de l'espèce choisie et des conditions climatiques locales. Généralement, la période idéale se situe autour du 15 août, juste après la récolte estivale.

Certains CIPAN, comme le moha ou le sarrasin, n'offrent pas un développement satisfaisant lorsqu'ils sont semés après cette date. Pour d'autres espèces, la fenêtre de semis peut se prolonger jusqu'au 1er octobre.

Une attention particulière doit être portée au degré d'humidité du sol et aux conditions météorologiques post-semis qui influenceront la levée du couvert.

  • Semis précoce : favorise un bon développement de la culture intermédiaire, une meilleure absorption des nitrates et une couverture optimale du sol
  • Semis tardif : peut être envisagé en cas de conditions climatiques défavorables ou de contraintes liées à l'organisation du travail sur l'exploitation, mais avec des résultats moins probants

Il est crucial de noter que chaque espèce a des besoins spécifiques en termes de température et de lumière, des facteurs à prendre en compte lors du choix de la date de semis.

La destruction des couverts : quand et comment la réaliser ?

La destruction des couverts CIPAN est une étape cruciale qui doit être planifiée avec soin. Le timing de cette intervention varie selon la culture suivante et la zone géographique.

En règle générale, on recommande de détruire les CIPAN au moins deux mois avant le semis de la culture suivante. Cela permet d'optimiser la préparation du lit de semences. Cependant, en cas de semis tardif du couvert, il est préférable de ne pas détruire tôt pour éviter un lessivage rapide de l'azote.

La technique de destruction dépend aussi de plusieurs facteurs comme le mélange à détruire, son développement et le mode de gestion de l'exploitation. On peut opter pour une destruction mécanique (par broyage, déchaumage ou avec des rouleaux) ou chimique.

Il est essentiel d'évaluer le développement du couvert avant sa destruction pour estimer la restitution d'azote ultérieure. Enfin, la législation autorise la destruction des couverts végétaux à compter de début février dans certaines régions.

Densité de semis pour les cultures intermédiaires CIPAN

La densité de semis est un paramètre crucial pour le succès des cultures intermédiaires CIPAN. Elle doit être adaptée à chaque espèce afin d’éviter une surdensité qui pourrait nuire à leur développement.

  • Pour les mélanges, une technique consiste à diviser la dose de semis de l’espèce en pure par le nombre d’espèces présentes dans le mélange
  • La qualité de levée de la culture intermédiaire peut être dépendante de la densité de semis. Par exemple, la féverole peut avoir une bonne levée à la fois avec un mode de semis réalisé à la volée et une densité de semis appropriée
  • Le choix de la densité de semis peut également être basé sur celui des cultures principales

Il est donc essentiel de bien réfléchir à la densité de semis pour optimiser la croissance et les bénéfices des CIPAN.

Directive nitrates : impact sur les semis de CIPAN

Comprendre la directive nitrates en relation avec les CIPAN

La directive nitrates a un impact direct sur les pratiques agricoles et notamment sur l'utilisation des CIPAN. Adoptée en 1991 par l'Union Européenne, cette directive vise à réduire la pollution des eaux par les nitrates d'origine agricole.

Dans ce contexte, les CIPAN ont une fonction clé : elles captent et immobilisent l'azote présent dans le sol, limitant ainsi les fuites de nitrates durant la période pluvieuse à l'automne. C'est pourquoi la mise en place des CIPAN est devenue une obligation dans certaines zones dites "vulnérables".

Cette obligation est soumise à des règles précises. Par exemple, l'épandage de tout fertilisant azoté sur les CIPAN est interdit. De plus, chaque exploitant doit réaliser un plan prévisionnel de sa fertilisation azotée, appelé "plan de fumure".

Enfin, l'implantation des CIPAN doit respecter des dates spécifiques afin de garantir leur efficacité en tant que piège à nitrates.

Application de la directive nitrates dans le semis de CIPAN

La directive nitrates influence le semis de CIPAN de plusieurs manières.

  • Tout d'abord, elle impose une couverture de sol pendant les intercultures longues, ce qui fait des CIPAN un outil clé pour respecter cette obligation
  • Ensuite, la directive nitrates a rendu obligatoire l'implantation des CIPAN dans certaines zones vulnérables. Le non-respect de cette mesure peut engendrer une pénalité sur les aides PAC de l'année en cours
  • De plus, la directive stipule que l'épandage de tout fertilisant azoté sur CIPAN est interdit, ce qui doit être pris en compte lors de la planification de la fertilisation

Ces règles peuvent varier en fonction des régions et des spécificités des terres agricoles. Par conséquent, il est essentiel pour chaque exploitant de bien comprendre ces exigences et de les prendre en compte lors de la planification du semis de ses CIPAN.

Rotation des cultures : intégrer les CIPAN au cycle agricole

L'intégration des CIPAN dans la rotation des cultures peut apporter de nombreux avantages, tant sur le plan agronomique qu'environnemental. Cela permet notamment de rompre les cycles des maladies et des ravageurs, de favoriser la biodiversité et d'améliorer les performances des cultures principales.

Choix des espèces de CIPAN et timing de semis : le choix des espèces de CIPAN à intégrer dans la rotation dépend de plusieurs critères, comme la culture principale, le système de culture et la date de semis. Par exemple, dans les cultures spécialisées en maïs, le semis de la CIPAN doit être réalisé dans les 15 jours suivants la récolte.

Impact des CIPAN sur les cultures suivantes : les CIPAN peuvent avoir un impact significatif sur la culture suivante, notamment en termes d'apport d'azote. En effet, lors de leur décomposition, les CIPAN libèrent de l'azote qui sera ensuite disponible pour la culture suivante.

Il est toutefois essentiel de bien planifier l'intégration des CIPAN dans la rotation des cultures, en tenant compte des spécificités de chaque espèce de CIPAN et des besoins des cultures principales.

Ce qu'il faut retenir :

  • Les CIPAN piègent l'azote et protègent le sol de l'érosion
  • Le semis direct et à la volée sont deux méthodes courantes pour les CIPAN
  • La densité de semis doit être adaptée à chaque espèce pour éviter la surdensité
  • Les CIPAN sont obligatoires dans certaines zones pour respecter la directive nitrates
  • Les CIPAN améliorent la structure du sol et favorisent la biodiversité