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Cultures

Tout savoir sur la Septoriose : caractéristiques, symptômes et traitements

Date de publication : 10/06/2024 Temps de lecture : 4 minutes

Qu’est-ce que la Septoriose ?

La septoriose est une maladie fongique qui touche principalement les cultures de blé. Cela dit, d’autres cultures peuvent aussi être impactées, telles que le seigle, le triticale, ainsi que certaines espèces de graminées.

Cette maladie, également connue sous le nom de « tâche septorienne », est le plus souvent causée par deux champignons : Mycosphaerella graminicola (la forme sexuée) et Septoria tritici (la forme asexuée).

Conditions favorables

Ce pathogène est présent sur l’ensemble du territoire français. Cela dit, les régions en bordure océanique sont les plus à risque, puisque la septoriose se développe plus facilement dans les conditions météo suivantes :

  • Humidité élevée : une forte humidité est propice à la germination des spores et facilite la propagation du champignon
  • Températures modérées : des températures entre 15 °C et 22 °C favorisent l’apparition de la septoriose et son développement dans les cultures
  • Pluviométrie importante : les éclaboussures de pluie facilitent la dissémination des spores d’une feuille à l’autre

Bon à savoir : la présence de résidus végétaux et une densité de semis élevée sont aussi des facteurs favorisant la propagation de la septoriose. Certaines variétés sont également plus sensibles que d’autres à cette maladie foliaire.

Cycle de vie

Le cycle de vie de la septoriose est rythmé par les saisons. La contamination débute le plus souvent à partir de décembre. Pendant l’hiver, la progression du pathogène est ralentie par les températures basses.

Cependant, le champignon ne meurt pas. Il survit en dormance dans les résidus de paille et autres débris végétaux. Au printemps, la contamination reprend avec le retour de températures plus douces, la rosée, et les pluies.

Le champignon fructifie sous forme de pycnides, de petites structures reproductrices noires qui produisent des spores, également appelées pycnidiospores. Les feuilles les plus âgées sont les premières à être touchées.

La septoriose se propage ensuite par effet splashing, c’est-à-dire que les éclaboussures de pluie projettent les spores des étages foliaires inférieurs vers les étages supérieurs, ainsi que vers les plantes voisines.

Bon à savoir : la période à risque pour vos cultures s’étend du stade deux nœuds jusqu’à la floraison.

Septoriose du blé : quels symptômes ?

C’est surtout sur les feuilles que la progression de la septoriose sera visible. Les premiers symptômes présentent des tâches ovales sur les feuillages de vos cultures.

Ces tâches sont de couleur jaune dans un premier temps (chlorose). Mais très vite, elles virent au brun (nécrose). Lorsque la maladie progresse, ces tâches peuvent fusionner et former de larges zones nécrotiques.

Résultat ? La surface foliaire disponible pour la photosynthèse diminue, ce qui affaiblit la plante et freine son développement. Dans les pires cas, les pertes de rendement peuvent atteindre jusqu’à 40%.

Selon le Fonds de soutien à l'obtention végétale (FSOV), la nuisibilité moyenne interannuelle de la septoriose est de 15 q/ha. Toutefois, dans les cas les plus extrêmes, elle peut grimper jusqu’à 50 q/ha.

Autre symptôme caractéristique : l’apparition de petites boules noires (les pycnides) dans les zones nécrosées. Ces dernières sont visibles à l'œil nu. En cas de forte hygrométrie, elles libèrent des cirrhes, une gelée transparente contenant les spores.

Bon à savoir : attention à ne pas confondre la septoriose avec l’helminthosporiose du blé, une autre maladie qui provoque également l’apparition de tâches sur les feuilles de vos cultures. La septoriose est reconnaissable par la présence de petits points noirs (les pycnides) à l’intérieur des tâches.

   Septoriose                                                                                                  Helminthosporiose

Comment lutter contre la Septoriose ?

La lutte contre la septoriose repose sur un mix de mesures préventives et de traitements curatifs. Voici les stratégies les plus efficaces pour protéger votre récolte contre cet agent pathogène.

La lutte préventive

Il existe plusieurs méthodes préventives pour limiter l'apparition de la septoriose et freiner le développement de ce bioagresseur. Ces méthodes peuvent être combinées pour une efficacité optimale :

  • Choix de la variété : les principales variétés de blés sont testées chaque année pour évaluer leur résistance à la septoriose. Le GEVES leur attribue ensuite une note de sensibilité de 0 à 10. Plus la note est élevée, plus la variété sera résistante
  • Rotation des cultures : les rotations blés sur blés favorisent la propagation de la septoriose. Pour casser le cycle du pathogène, vous pouvez introduire des cultures non-hôtes dans vos rotations, comme le maïs ou les légumineuses
  • Gestion des résidus : la présence de débris végétaux facilite le développement de la septoriose sur blé. Vous pouvez broyer les résidus de culture et les enfouir après la récolte pour limiter les risques
  • Espacement des plantes : dans la mesure du possible, adaptez la densité de vos semis pour laisser assez d’espace entre vos pieds de blé. Cela réduit l’humidité autour des feuilles et limite le risque de propagation des spores

Les traitements fongicides

En complément, vous pouvez mettre en place un programme de traitement fongicide raisonné pour maximiser la protection de vos cultures contre la septoriose, surtout en cas de forte pression maladie.

Les traitements contre la septoriose appartiennent le plus souvent à la famille des triazoles ou des SDHI (Succinate DeHydrogenase Inhibitors). Ces produits phytosanitaires bloquent la germination des spores.

Pour une efficacité optimale de vos traitements, veillez à utiliser des fongicides avec des modes d’action différents. Cela permet de limiter le risque que le champignon développe des résistances.

Autre point déterminant : le calendrier de vos traitements. Dans la mesure du possible, ce dernier doit s’adapter aux conditions météo et au risque de contamination sur chacune de vos parcelles. Vous pouvez d'ailleurs consulter notre météo agricole gratuite afin de vous aider à choisir le moment opportun pour ce faire.

En cas de pression élevée, vous pouvez réaliser un premier traitement autour du stade deuxième nœud, puis un deuxième traitement 3 à 4 semaines plus tard pour protéger la dernière feuille.

En revanche, si vous cultivez une variété résistante, ou que les précipitations sont faibles entre avril et mai, les risques de septoriose sont moins importants. Vous pouvez alors reporter vos traitements au stade dernière feuille, voire à l’épiaison.

Pour plus de précision dans le déclenchement de vos interventions, vous pouvez vous équiper d’outils d’aide à la décision (OAD), comme Carto Septo ou AVIZIO™. Ces modèles sont conçus pour prévoir les attaques de septoriose.

Bon à savoir : il existe également des produits de biocontrôle, à base de soufre ou de phosphonate de potassium, qui permettent de protéger efficacement vos cultures contre la septoriose tout en réduisant l’impact environnemental.

Ce qu'il faut retenir :

  • La septoriose est une maladie fongique qui affecte surtout les blés tendres, les blés durs et le triticale
  • Elle est principalement causée par deux champignons : Mycosphaerella graminicola et Septoria tritici
  • Ce pathogène se développe surtout lorsque les températures sont modérées, avec une pluviométrie importante et une forte hygrométrie
  • Les principaux symptômes sont l’apparition de tâches nécrotiques sur les feuilles, ainsi que de petits points noirs (les pycnides)
  • Les pertes de rendements peuvent atteindre jusqu’à 40%, avec une nuisibilité moyenne de 15 q/ha
  • Plusieurs méthodes existent pour lutter contre la septoriose : sélection variétale, rotation des cultures, fongicides, OAD et produits de biocontrôle