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Cultures

Oïdium : 7 traitements efficaces pour protéger vos cultures

Date de publication : 19/06/2024 Temps de lecture : 4 minutes

L’oïdium, également appelé maladie du blanc, est une maladie fongique qui apparaît sous forme de taches blanches sur les feuilles des plantes et impacte plusieurs cultures, mais aussi certaines espèces d'arbustes (rosier) et d'arbres (pommier, pêcher, groseillier, cognassier, chêne, érable...), vers la fin du printemps durant l'été.

Dans ce guide, on se concentre sur l'attaque d'oïdium dans les cultures et on vous explique quels sont les meilleurs traitements contre cette maladie cryptogamique, ainsi que comment vous en débarrasser, que vous soyez en agriculture biologique ou conventionnelle.

Présence d'oïdium sur une feuille de vigne et sur une grappe de raisin (cf. article Oïdium vigne)

Pourquoi est-il important de traiter l’oïdium ?

L’oïdium est une maladie cryptogamique (très) commune sur le territoire français, au même titre que le mildiou. Ce champignon s’attaque à plusieurs cultures, comme la vigne, la pomme de terre, le blé, le lin, la pomme, la tomate et la carotte.

Les symptômes qu’on observe le plus souvent sont l’apparition d’un feutrage blanc sur la plante, ainsi qu’une déformation des feuilles. Si rien n’est fait pour lutter contre ce pathogène, les dégâts peuvent être importants.

Lors d’essais réalisés par BASF et le groupe ICV, les vignes non traitées contre l’oïdium ont ainsi présenté 100% de grappes touchées à plus de 70% pour une perte de poids des grappes estimée à 41%. La qualité du vin peut aussi être impactée.

Une fois que les premiers symptômes apparaissent dans vos parcelles, il est trop tard pour intervenir. C’est pourquoi les traitements anti-oïdium sont surtout appliqués en préventif.

Les 7 traitements curatif efficaces contre la maladie de  l’oïdium ( courgette, tomate, rosier, concombre, vigne...)

Pour éviter les pertes de rendement des végétaux associées à la prolifération de l’oïdium, il est possible de protéger vos parcelles à l’aide de plusieurs préparations. Voici 7 traitements efficaces pour lutter contre l’oïdium.

Traitement contre l'oïdium    Efficacité          Coût       Impact environnemental
Soufre  Élevé  Moyen  Faible
Bouillie bordelaise  Moyen  Moyen  Moyen
Purin d'ortie  Moyen  Faible  Faible
Produits phytosanitaires  Élevé  Moyen  Élevé
Produits de biocontrôle  Élevé  Élevé  Faible
Purin de prêle  Moyen  Faible  Faible
Lait de vache  Faible  Faible  Faible

1. Le soufre pour un traitement naturel contre l'oïdium

Le soufre minéral est utilisable en agriculture biologique. Ce traitement naturel se présente sous la forme d’une poudre, que vous pouvez mélanger et diluer dans l’eau. Vous obtenez ainsi une solution liquide, que vous pouvez ensuite pulvériser sur les feuilles de vos cultures pour les protéger contre l’oïdium. Ce moyen de lutte est plus efficace si vous l’appliquez par des températures inférieures à 25 °C.

2. La bouillie bordelaise pour lutter contre l'oïdium

La bouillie bordelaise est un fongicide très utilisé en agriculture biologique. Ce mélange à base de sulfate de cuivre perturbe la germination de l’oïdium et d’autres agents pathogènes, comme le mildiou. Une fois appliquée sur les feuilles, la bouillie bordelaise reste active plusieurs jours, à moins qu’elle ne soit lessivée par l'eau de pluie ou par l’irrigation. Ce traitement doit être renouvelé fréquemment.

3. Le purin d’ortie : un traitement bio contre l'oïdium

Si vous êtes à la recherche d’un traitement biologique anti-oïdium, le purin d’orties devrait vous intéresser. Cette décoction, une fois pulvérisée sur les feuillages de vos cultures en prévention, stimule les défenses naturelles des plantes pour les aider à résister aux agressions de ce champignon, grâce à ses propriétés antifongiques.

L’application se fait en préventif, le plus souvent entre la période de végétation et l’apparition des premiers boutons floraux. Il est préférable de conserver cette préparation dans une pièce à température ambiante.

4. Les produits phytosanitaires comme traitement chimique anti oïdium

Pour protéger vos cultures contre l’oïdium, vous pouvez également vous tourner vers des produits de synthèse (en curatif), comme le Spyrale®, un fongicide systémique, ou le Tébutec®, un traitement phytopharmaceutique à base de tébuconazole. Ces traitements, lorsqu’ils sont positionnés au bon moment, offrent une protection (très) efficace contre plusieurs pathogènes, dont l’oïdium.

5. Les produits de biocontrôle

Il existe plusieurs solutions de biocontrôle pour lutter contre l’oïdium dans le cadre d’un itinéraire en agriculture biologique. Certains produits stimulent les défenses des cultures contre ce pathogène, à l’image du FytoSave®. D’autres, comme Sonata®, utilisent des bactéries pour bloquer le développement du mycélium d’Erysiphe necator, le champignon responsable de l’oïdium.

6. Le purin de prêle

Autre méthode de lutte naturelle contre l’oïdium : le purin de prêle. Ce dernier se pulvérise directement sur les feuilles. Pour plus d’efficacité, vous pouvez également l’appliquer sur les tiges et les pétioles. La prêle est riche en silice, un composant qui permet de renforcer les défenses des cultures contre l’oïdium. Ce traitement biologique est surtout efficace pour protéger les jeunes plants.

7. Le lait de vache

Pour finir, certains agriculteurs mènent des expérimentations pour protéger leurs cultures contre l’oïdium à l’aide de lait de vache. En Ardèche, plusieurs vignerons ont testé ce traitement naturel contre l’oïdium, selon l’Avenir Agricole. Et les premiers résultats semblent encourageants : aucune trace d’oïdium sur leurs vignes, alors qu’il s’agissait pourtant d’une année à forte pression.

Nos conseils pour protéger vos cultures

Outre les traitements préventifs, il est possible d’optimiser la protection de vos parcelles contre les attaques d’oïdium en combinant plusieurs leviers agronomiques, tels que :

  • Le choix de la variété : certaines variétés sont plus sensibles à l’oïdium que d’autres. Pour plus de sécurité, privilégiez les variétés résistantes
  • La rotation des cultures : en alternant plusieurs types de culture, vous pouvez interrompre le cycle de développement du champignon
  • La densité des semis : l’oïdium apprécie les coins humides et ombragés. Diminuer la densité des semis limite le risque d’attaque
  • La gestion de l’irrigation : éviter la présence d’humidité excessive sur les feuillages réduit le risque de contamination

Autre piste à explorer pour mieux sécuriser votre récolte : l’utilisation d’un outil d’aide à la décision (OAD), comme Movida®. Ce modèle est capable d’évaluer le risque de contamination à l’échelle de vos parcelles avec précision.

Mieux : les OAD vous donnent souvent des recommandations sur la période idéale pour positionner vos traitements contre l’oïdium et les doses de produit à pulvériser en fonction du stage phrénologique et des conditions météo.

Ce qu'il faut retenir :

  • L’oïdium est une maladie cryptogamique qui peut causer des dégâts considérables sur plusieurs cultures, dont la vigne. Avec des pertes de rendements qui peuvent dépasser 40%
  • Il existe des traitements naturels pour lutter contre ce champignon dans le cadre d’un itinéraire en agriculture biologique : purin de prêle ou d’ortie, produits de biocontrôle, bouillie bordelaise, soufre…
  • Dans le cadre d’un itinéraire en agriculture conventionnelle, ces traitements peuvent être complétés par l’application d’un fongicide anti-oïdium, pour une protection optimale de vos cultures
  • En complément, d’autres leviers agronomiques peuvent être activés pour limiter les risques d’attaque d’oïdium sur vos parcelles : sélection variétale, rotation des cultures, densité des semis et pilotage de l’irrigation

Les questions fréquentes que l'on se pose sur l'oïdium

L’oïdium est causé par des champignons ascomycètes appartenant à la famille des Erysiphaceae. Il se développe principalement dans des conditions chaudes et sèches avec une humidité relative élevée.

Mélangez 4 doses d’eau de pluie avec une dose de lait demi-écrémé et ajoutez 20 grammes de bicarbonate de sodium par litre de solution. Pulvérisez sur les feuilles affectées.

Le souffre est super efficaces pour tuer l'oïdium. Vous pouvez aussi  utiliser le lait et des produits phytosanitaire.